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Geoffrey

Les reliquaires KOTA











Mise en contexte géographique : le Gabon




Le Gabon est un pays situé en Afrique centrale, traversé par l'équateur, frontalier de la république du Congo, de la Guinée équatoriale et du Cameroun. Le Pays borde l’océan, sa capitale actuelle est Libreville. La population reste relativement faible mais les importantes ressources forestières et le pétrole ont permis au Gabon d'être l'un des pays les plus prospères du continent.


Le peuplement du Gabon s’est construit au fur et à mesure de l’Histoire : il existe des traces d'un peuplement préhistorique au Gabon remontant à plus de 400 000 ans.

Différents peuples se sont installés au cours du temps. Le XVe siècle va être marqué par l’arrivée des européens, et notamment des portugais sur cette terre, qui vont exploiter les richesses du pays.


A partir du XIXe siècle, la France va de plus en plus occuper le Gabon jusqu'à ce que le pays devienne une de leur colonie. Le Gabon fusionnera temporairement durant sa colonisation avec le Congo.

L’indépendance du pays n’aura lieu qu’en 1960 : 9 provinces seront mises en place. Le Français restera la langue officielle.


C’est un pays extrêmement riche en terme de minerais ce qui a permis aussi la réalisation d’objets d’art mélangeant les matériaux.




Histoire du peuple : Kota




Il est difficile de retracer les origines du peuple Kota car il n’y avait pas de réelles traditions écrites ; tout se transmettait oralement.

Néanmoins, certains auteurs ont pu recueillir des témoignages qui permettent un certain nombre de renseignements.

On ne sait pas alors quand le peuple s’est installé, mais cela s’est déroulé il y a fort longtemps, avant le XVIIIe siècle : à l’arrivée des occidentaux, tout était déjà en place depuis plusieurs décennies…


Avant de s’installer dans le Nord-Est du Gabon et la frontière du Congo, le peuple Kota a été forcé, par le peuple Fang (groupe s’étendant du Cameroun au Gabon en comprenant la Guinée Equatoriale), de migrer à travers l’Afrique durant des années.


La société Kota comprend plusieurs petits groupes qui sont « gouvernés » par des chefs de village. La religion Kota se compare à celle du peuple Fang, avec un culte des ancêtres dont le pouvoir réside dans les crânes et les os. Les figures reliquaires sont les objets d’art les plus communs du peuple Kota, ils gardent les reliques. Ce ne sont pas les seules réalisations artistiques, on trouve également des masques et des sculptures.

Cependant, nombre d’entres eux ont été détruits durant le XXe siècle par les missionnaires chrétiens.


C’est une population de langue bantoue qui est repartie sur le Nord et surtout l’Est du Gabon, et qui est à cheval sur la frontière avec le Congo. Ainsi, l’ouest du Congo est peuplé de Kotas.

Le terme « Kota » désigne un sous-groupe, afin de les distinguer du groupe plus large auquel ils appartiennent, et qui est souvent nommé aussi « Bakota ».

Il existe donc un groupe principal, la dénomination Kota, qui regroupe plusieurs sous-groupes (appelées tribus) répartis sur l’ensemble du territoire. Actuellement, la répartition géographique du peuple est toujours presque similaire.


Le peuple Kota, vivait autrefois essentiellement de pêche et de chasse. C’était également de grands guerriers qui ont fondé des alliances avec d’autres peuples afin de fonder d’autres villages et ainsi étendre leur territoire.

Les croyances religieuses étaient fondamentales et organisaient la vie de chacune des tribus kota.


Ainsi, lors des rituels, des objets étaient présentés, comme ceux dont l’on va parler.













Les reliquaires



Il faut savoir que l’initiation et les rites dans le cadre des cultes d'ancêtres, avaient une grande importance au sein de la société.

Ces statues stylisées, appelées reliquaires Kota, étaient fixées au-dessus d'un panier en écorce ou en osier, appelé le "bwété", contenant le crâne et les ossements des différents fondateurs du clan.


Les paniers étaient conservés dans la case du chef du village Kota, au Gabon. La taille des reliquaires variait selon l'importance du défunt. On pense que les figures les plus grandes ont servi à garder des reliques appartenant à une vaste lignée, tandis que les figures les plus petites gardaient les reliques des familles.


Cette forme de reliquaire était à la fois figure de protection et gardien de la prospérité de la communauté. Elle était également associée à certains rites propitiatoires et aux cérémonies d'initiation masculines.


La figure de reliquaire était alors comme une icône, le repère visuel d’un monde où les ancêtres continuent à veiller sur leurs descendants.

On sacrifiait des poulets aux idoles, on leur apportait des offrandes afin qu'elles protègent le village et assurent la fécondité des femmes, du bétail et des champs.

Chaque statuette avait un pouvoir spécial et était rituellement promenée dans le village par les initiés lors de danses cérémonielles.

C’était donc, en pays Kota, un « outil » essentiel pour la survie des groupes, permettant une communication récurrente entre les vivants et les morts.


Contrastant avec les gardiens des reliquaires des autres cultures africaines qui possèdent une forme plus figurative, celles des Kota prennent une forme plus abstraite. La tête est large et ovoïde avec des expressions faciales minimalistes ; elle repose sur une forme de losange qui représente les bras d’un corps tronqué.

Les formes que la figure projette en son sommet et sur les côtés de sa tête correspondent aux coiffures et aux éléments de coiffures élaborés que seuls les hommes portent ; certaines figures possèdent aussi des bijoux aux oreilles.







Les figures d'ancêtres, présentent au total 15 styles différents selon une étude, desquels on peut dégager plusieurs grands styles suivant chaque sous-groupe Kota.

Il y a donc des caractéristiques communes à toutes les figures de reliquaire mais certains éléments diffèrent, les rendant chacune unique.












Le matériau choisi pour sculpter ces gardiens de reliquaire était pratique et très symbolique. La qualité réfléchissante du cuivre et du laiton était censée repousser les esprits nuisibles. De plus, comme ces matériaux étaient coûteux et majoritairement importés, ils projetaient en même temps l'image de la richesse.


Le cuivre et le laiton étaient des matériaux disponibles en quantité limitée localement, ils obtenaient ces matériaux grâce aux échanges avec les européens. De plus, le cuivre est utilisé en placage, ce qui n’est pas monnaie courante en art africain ancien…


Ces reliques ont rapidement été collectées par des français, qui diffusèrent l'art Kota en Europe. Elles ont donc pu inspirer de nombreux artistes, comme Picasso (qui en possédait une dans son atelier) avec les Demoiselles d’Avignon (conservé aujourd'hui au MOMA)


On retrouve dans la revue « Le Tour du Monde » au XIXe siècle les premières illustrations en gravures de reliquaires Kota.



Plusieurs reliquaires Kota dans l'histoire des ventes aux enchères ont battu des records (Cf. Vente Christie's 2018), affolant les amateurs d'art Africain et atteignant plusieurs dizaines de milliers d'euros !




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